Dakar, 18 août (APS) – Le Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS) indique, dans son rapport 2019, que le Sénégal a encore des défis à relever de ‘’façon efficace et durable’’ pour éradiquer cette pandémie d’ici à 2030.
A travers l’objectif 90-90-90, l’ONUSIDA veut faire en sorte que 90% des personnes vivant avec le VIH/Sida connaissent leur statut sérologique.
Il préconise aussi que 90% des personnes infectées par le VIH reçoivent un traitement antirétroviral durable, et que 90% des personnes recevant ce traitement aient une charge virale durablement supprimée.
Dans son rapport, le CNLS relève que la baisse significative des nouvelles infections et des décès liés au VIH/Sida, ainsi que le nombre de patients dépistés et suivant un traitement antirétroviral, signent les progrès réalisés dans le cadre de l’engagement international auquel le Sénégal a souscrit pour l’élimination du Sida d’ici à 2030. Il constate qu’en dépit de cela, le pays a encore des défis à relever.
‘’Dans cette fenêtre d’opportunités qui nous sépare de cette échéance, souligne le rapport, il y a encore des objectifs à atteindre pour être au rendez-vous.’’
‘’Les nouvelles infections baissent régulièrement depuis plus de cinq ans, sauf dans la tranche d’âge des 15-24 ans, qui révèle une vulnérabilité particulière’’, indique le document.
Dans ce groupe de jeunes filles et de garçons, d’adolescentes et d’adolescents, il est noté ‘’une augmentation de l’incidence, malgré la tendance globale à la baisse observée dans toutes les autres tranches d’âge’’.
Ceci justifie l’adoption de la stratégie nationale dénommée ‘’ALL IN’’ (tous ensemble), qui vise à promouvoir une participation significative des adolescents/jeunes aux décisions et la prise en compte de leurs besoins dans l’élaboration de la stratégie qui vient d’être achevée, souligne le CNLS.
Cette approche, soutenue par l’Unicef, le Fonds des Nations unies pour l’enfance, va ‘’apporter une réponse adaptée pour et par les adolescents/jeunes, afin de renforcer la réponse au VIH/Sida dans cette cible et juguler ainsi les nouvelles infections chez cette tranche d’âge’’.
Les populations clés chez qui les prévalences sont de 10 à 50 fois supérieures à la moyenne nationale (0,5%), avec des ‘’situations très préoccupantes, notamment chez les jeunes hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, méritent une attention particulière’’.
La prévention et la prise en charge de ces jeunes sont associées à des activités d’information, pour un changement de comportement, la promotion et la distribution de préservatifs, le dépistage communautaire.
Pour renforcer cette stratégie, le rapport note ‘’l’arrivée du Plan d’urgence présidentiel de lutte contre le Sida, une initiative du gouvernement américain en faveur de la lutte contre le Sida’’.
Parmi les défis, il cite l’élimination de la transmission du VIH/Sida de la mère à l’enfant, qui tarde à se réaliser malgré les efforts fournis par le Sénégal. Cet objectif devrait permettre de supprimer près de 30% des nouvelles infections, ainsi que le Sida pédiatrique.
Le CNLS promet que ‘’la performance de la prévention de la transmission mère-enfant, notée durant ces deux dernières années, va être renforcée par la stratégie de parrainage des femmes enceintes séropositives par les sages-femmes et le passage à l’échelle de la délégation des tâches par le ministère de la Santé’’.
Le rapport d’une soixantaine de pages revient sur les avancées dans la situation globale de la riposte contre le Sida, les interventions majeures du CNLS portant sur l’année budgétaire 2019 et les défis et perspectives.
ADL/ASG/ESF