L’urgence de délocaliser la Pna

Les locaux abritant la Pharmacie Nationale d’Approvisionnement (PNA] ne répondent plus aux normes de stockage des médicaments et ne permettent plus d’assurer la qualité des médicaments. Autrement dit, il urge de délocaliser la PNA et transférer ses activités dans des locaux plus adaptés au stockage et à la distribution des médicaments.

Cette nécessité  a été soulevée hier, par des spécialistes. C’était à l’occasion d’un atelier  sur  la validation  du document  de politique pharmaceutique nationale.Si le médicament est au cœur  du dispositif  du système  de santé, le Sénégal qui jadis était en avance dans la politique pharmaceutique n’occupe  plus sa  place de leader dans la sous région. Cette régression  inquiétante a été évoquée hier lundi à l’occasion du     démarrage de l’atelier de deux Jours sur la révision et la validation du document de politique pharmaceutique nationale.

Le Dr Daouda Diop de la PNA qui présentait  son rapport  sur la gestion des médicaments  au Sénégal a d’emblée fait part du besoin urgent  de délocaliser la PNA dont les bâtiments  ont été construits  depuis 1954.

C’était   du temps de I’AOF, ceci pour satisfaire  les besoins en médicaments des populations.  Selon le Dr Diop, le site  qui abrite cet établissement public de Santé  ne répond plus aux normes de stockage et de distribution  et ne permet donc plus  d’assurer la qualité des médicaments.

Cette problématique a été évoquée dénoncée par le Dr Karim Diop de la division Sida qui au cours  des débats a fustigé avec virulence le retard accusé par le Sénégal dans la politique d’approvisionnement et de protection des médicaments.

Il dira que notre pays qui était en avance est aujourd’hui dépassé de loin par le Burkina Faso dont le central d’achat était logé jusqu’en 1996 au Sénégal. Massokhna  Kane, représentant l’Association des consommateurs a pour sa part déploré l’absence de la plupart des acteurs de médicaments à la rencontre. Le médicament, dit-il,concerne  aussi bien les sapeurs pompiers. Les médecins que les autres spécialistes. Il a souligné en même temps les redites   constatées dans le document de politique pharmaceutique nationale. Depuis  une dizaine d’années  ce sont  les mêmes recommandations  qui reviennent a encore rappelé le défenseur des consommateurs. Il a  regretté  en outre les actions d’éclat de l’Etat dans la lutte contre les faux et la  vente des médicaments  illicites alors que pour lui, le mal est devenu plus profond.  Les ventes illicites et les médicaments  contrefaçon  font  pignon sur rue  avec  un coût estimé  à plus de 10 milliards de recettes.  Et le fléau a atteint  une ampleur telle qu’il semble suffisant pour le défenseur des consommateurs de s’inquiéter outre mesure sur le retard  accusé par l’Etat pour légiférer sur cette question à l’image de ce qu’il l’a fait contre le vol de bétail et la fraude sur l’électricité.

Source : Sud Quotidien