Mettre fin au SIDA infantile en Afrique d’ici 2030 : Les États africains sont à la traîne des objectifs mondiaux de dépistage et de traitement du VIH requis.

L’Organisation des Premières Dames africaines contre le VIH/SIDA et l’Union africaine font appel à une priorisation immédiate des services de santé accessibles adaptés aux besoins des enfants avec ou à risque du VIH.

Cet appel à l’action découle de données montrant que les niveaux de soins actuellement offerts dans les États africains ne suffiront pas à mettre fin au sida chez les enfants d’ici 2030, un objectif que l’Union africaine s’est engagée à respecter dans le cadre catalytique pour mettre fin au SIDA, à la tuberculose et à l’élimination du paludisme en Afrique d’ici 2030. Un seul pays (Algérie) sur 55 pays est sur la bonne voie pour offrir des traitements antirétroviraux adéquats aux enfants infectés par le VIH, et seuls trois pays (Rwanda, Afrique du Sud et Swaziland) sont en bonne voie d’être en conformité avec les directives de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le dépistage des nourrissons nés de mères séropositives dans les deux mois suivants la naissance. Malgré des taux encourageants de TAR pour les femmes enceintes séropositives, seuls six pays (Botswana, Namibie, Swaziland, Ouganda, Afrique du Sud, Cap-Vert) sont sur la bonne voie pour atteindre un taux de transmission mère-enfant inférieure à 5 % d’ici 2020.

« Nous devons veiller à ce que les enfants qui ont ou qui risquent de contracter le VIH ne soient pas oubliés. Non seulement devons-nous protéger les droits de chaque enfant en Afrique, mais nous devons également assurer le développement continu et durable de l’Afrique. Une base pour y parvenir est la santé et le bien-être de tous les enfants, afin qu’ils puissent mener une vie active et épanouissante, assurant une contribution précieuse au succès futur de nos nations », a déclaré le Dr Marie-Goretti Harakeye, chef de la Division SIDA, la Tuberculose, le paludisme et autres maladies infectieuses à la Commission de l’Union africaine.

Dr Marie-Goretti Harakeye, chef de la Division SIDA, la Tuberculose, le paludisme et autres maladies infectieuses à la Commission de l’Union africaine.

L’Afrique a fait de grands progrès dans la lutte globale contre le VIH et le SIDA. Entre 2010 et 2015, la plus grande réduction des nouvelles infections à VIH chez les adultes et la plus grande amélioration de la proportion de personnes infectées par le VIH traité ont été atteintes en Afrique orientale et australe. Cependant, 21 des 23 pays ayant le plus grand nombre de nouvelles infections à VIH chez les enfants, les adolescents et les jeunes femmes sont des pays africains, essentiellement de l’Afrique subsaharienne. Cinquante pour cent des enfants nés avec le VIH mourront avant l’âge de 2 ans s’ils ne reçoivent pas de traitement.[4]