Pour un financement endogène de la riposte au Sida

Le professeur Cheikh Tidiane Ndour, Chef de la Division Sida et Infections Sexuellement Transmissibles au Ministère de la Santé et de l’Action sociale, a souligné jeudi, la nécessité de trouver des moyens innovants de financement de la riposte au Sida par le biais de partenariats public-privé et la mobilisation de ressources publiques.

« Il faudra bien trouver les moyens de prendre en charge les malades du Sida et la riposte en général contre le Vih par des moyens de financement domestique en nouant des partenariats public privé en particulier, tout en mobilisant les ressources publiques », a déclaré le Médecin-colonel, invité de la rédaction de l’APS.

L’élaboration et la mise en œuvre de mécanismes innovants de financement domestique de la lutte contre le Sida sont nécessaires pour palier le retrait des partenaires étrangers, a laissé entendre l’infectiologue.

« Ce qu’on oublie souvent en Afrique c’est le financement domestique, alors que 80 à 90 % de l’argent de la riposte provient de partenaires étrangers. Cela ne peut pas s’inscrire dans la durée, car les partenaires vont progressivement se retirer et les malades resteront toujours là », a-t-il fait valoir.

Pour le Chef de la Division Sida et maladies sexuellement transmissibles du Ministère de la Santé et de l’Action sociale, l’élaboration de financements innovants doit être une réalité concomitamment à la réduction des ressources.

Le Sénégal continue à bénéficier de financements de partenaires étrangers dans la lutte contre le Sida. Pour beaucoup d’acteurs, le maintien à un niveau relativement bas de la prévalence à la maladie (0,4 %, en 2016, selon l’Observatoire africain de la santé), est lié au financement efficace de la riposte au vih.

Le Sénégal et le Fonds mondial ont par exemple signé en janvier dernier des accords de financement portant sur un montant 42, 5 milliards de francs Cfa pour la période 2018-2020 dont plus de 14 milliards sont destinés au financement de la lutte contre le Sida au Sénégal. 

On dénombre au Sénégal près de 43 000 personnes vivant avec le Vih. Le pourcentage de personnes ignorant leur statut sérologique est de l’ordre de 30 %, d’après le Ministère de la Santé et de l’Action sociale.

             (Le Professeur Ndour est l’invité de la rédaction de APS)

Source : http://aps.sn/actualites/societe/sante/article/un-acteur-preconise-un-financement-endogene-de-la-riposte-au-sida