L’ONUSIDA pointe du doigt le ralentissement des progrès dans la lutte contre le VIH/sida

D’impressionnants progrès dans certains pays mais de préoccupants échecs dans d’autres. » Cette phrase pourrait résumer le dernier rapport d’ONUSIDA, publié ce mardi 16 juillet, qui fait un bilan mitigé de l’année passée.

37,9 millions de personnes vivaient avec le VIH en 2018

En 2018, 37,9 millions de personnes vivaient avec le VIH dans le monde, dont 18,8 millions de femmes. Les personnes vivant avec le VIH sont de plus en plus et de mieux en mieux traitées. 23,3 millions de personnes avaient accès au traitement antirétroviral en 2018, contre 576.000 19 ans plus tôt.

« Les hommes restent difficiles à atteindre, note le rapport. La suppression de la charge virale chez les hommes séropositifs âgés de 25 à 34 ans est très faible, moins de 40 % dans certains pays à forte charge de morbidité́ dont les statistiques sont récentes, ce qui entrave les progrès de la lutte contre les nouvelles contaminations chez leurs partenaires. »

Le document rappelle que le risque de contracter le VIH est 22 fois plus élevé́ chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes qui s’injectent des drogues, 21 fois plus élevé́ pour les travailleurs et travailleuses du sexe et 12 fois plus élevé́ pour les personnes trans’.

L’enjeu de toucher les populations clés

Selon le rapport, les populations clés (consommateurs de drogues injectables, homosexuels et hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, transgenres, personnes faisant commerce du sexe et prisonniers) représentaient environ 95 % des nouvelles contaminations dans les régions de l’Europe de l’Est, l’Afrique du Nord ou l’Amérique latine, contre 54% au niveau mondial.

En 2018, seuls 79 % des personnes vivant avec le VIH connaissaient leur statut sérologique, 78 % des personnes se sachant séropositives avaient accès à un traitement et chez 86 % des séropositifs ayant eu accès à un traitement, la charge virale a été́ supprimée. Pour atteindre les objectifs fixés de 90% sur ces trois critères à l’horizon 2020, il reste donc encore beaucoup de travail.

 « Nous pouvons éliminer le sida en nous concentrant sur les personnes »

« Nous avons besoin de toute urgence d’un encadrement politique renforcé pour mettre fin au sida, détaille Gunilla Carlsson, directrice exécutive par intérim de l’ONUSIDA. Il faut effectuer des investissements adéquats et judicieux, et regarder ce qui a fonctionné́. »

Et de conclure : « Nous pouvons éliminer le sida en nous concentrant sur les personnes, et non pas sur les maladies, en élaborant des feuilles de route pour les populations et les régions laissées pour compte et en adoptant une approche fondée sur les droits de l’Homme pour atteindre les personnes les plus touchées par le VIH. »

                                                       Avec AFP.