Sida : découverte d’une nouvelle mutation génétique résistante au VIH

Un nouveau gène pourrait s’avérer intéressant contre le virus du sida. Il s’agit d’une mutation génétique extrêmement rare, responsable d’une maladie musculaire touchant une centaine de personnes et qui crée une immunité » naturelle contre le VIH. C’est ce qu’ont rapporté jeudi 29 août des chercheurs espagnols : ils espèrent que cette avancée sera une piste pour de nouveaux médicaments anti-vih..

Une nouvelle mutation bien plus rare

La nouvelle mutation concerne un  gène (Transportine-3 ou TNPO3) beaucoup plus rare : elle a été découverte il y des années chez une même famille en Espagne, atteinte d’une maladie musculaire ultra-rare, appelée dystrophie musculaire des ceintures de type 1F.

Les médecins se sont aperçus que des chercheurs sur le VIH s’intéressaient séparément au même gène, car il joue un rôle dans le transport du virus à l’intérieur des cellules.Ils ont donc contacté des généticiens de Madrid, qui ont eu l’idée de tenter d’infecter, en laboratoire, du sang des membres de cette famille espagnole avec le virus du sida.

Des lymphocytes qui résistent au virus

L’expérience a livré une surprise : les lymphocytes de ceux qui avaient cette maladie musculaire ultrarare étaient naturellement résistants au VIH. Le virus n’arrivait pas à y pénétrer.

« Cela nous aide à comprendre beaucoup mieux le transport du virus dans la cellule« , explique  à l’AFP José Alcami, le virologue de l’Institut de santé Carlos III à Madrid qui a mené ces recherches publiées dans la revue américaine PLOS Pathogens.

Des exceptions encore très mal comprises

Le VIH est certes le mieux connu de tous les virus, dit-il, « mais il y a encore beaucoup de choses qu’on connaît mal. Par exemple, on ne sait pas pourquoi 5% des patients qui sont infectés ne développent pas de sida. Il y a des mécanismes de résistance à l’infection qu’on comprend très mal ».

Le chemin est encore long pour exploiter cette faille afin de produire un nouveau médicament. Mais la découverte de cette résistance naturelle confirme que le gène TNPO3 est une autre cible intéressante pour barrer la route au virus.