Protection des Droits Humains dans la riposte au vih

Le Cnls et ses partenaires valident un plan quinquennal

Pour  lutter contre la discrimination et permettre aux populations clés (les professionnelles de sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, les utilisateurs de drogues injectables, et des prisonniers) d’être traitées dignement, le Cnls  et ses partenaires ont validé, le 14 octobre 2020, un plan quinquennal (2021-2025)  pour la protection et la promotion des droits humains dans la lutte contre le Sida.

 

Le Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls) et ses partenaires ont validé, hier, 14 octobre 2020, à Dakar, un plan quinquennal (2021-2025) en vue de promouvoir la protection des droits humains dans la riposte au Vih/Sida. Selon la secrétaire exécutive du Cnls, Dr Safiétou Thiam, ce plan permettra au Secrétariat du Cnls d’avoir un tableau de bord, un cadre stratégique et une feuille de route, mais surtout d’améliorer l’efficacité de l’approche relative à la protection des droits humains dans la lutte contre le Vih. Elle a ajouté que c’est aussi une réponse efficace aux obstacles liés aux droits humains qui entravent l’accès aux services Vih. «Il nous aidera à poursuivre et à mettre en œuvre le programme déjà entamé pour assurer aux populations clés et groupes vulnérables leur droit à la santé », a insisté Dr Thiam.

Elle a rappelé que depuis l’adoption de la loi sur le Vih en 2010, le secrétariat exécutif du Cnls et ses partenaires ont engagé le plaidoyer pour un environnement favorable à la réponse au Vih. « Cette option est basée sur le postulat suivant : lorsque les populations vivent dans un milieu ouvert et favorable, à l’abri de la discrimination, lorsqu’elles sont traitées avec dignité, lorsqu’elles ont accès aux traitements, aux soins et à un appui, le Vih cesse d’être un objet de stigmatisation et les gens se prêtent volontiers aux tests de dépistage », a soutenu Dr Safiétou Thiam, selon qui le Sénégal a fait d’énormes progrès dans la lutte contre le Sida. Elle a justifié son argumentaire par le fait que les récents résultats montrent que les nouvelles infections révèlent que 81% des Personnes vivant avec le Vih (PvVih) sont dépistées. « Près de 88% sont sous traitement. Les services différenciés sont mis en place dans toutes les régions et l’environnement institutionnel est de plus en plus favorable, malgré un contexte socio-culturel difficile et un cadre législatif à mettre à jour », a souligné Dr Thiam.

 

Malgré ces progrès, la secrétaire exécutive du Cnls a fait savoir que « l’analyse de la situation et de la réponse au Vih a montré que les défis d’aujourd’hui et de demain pour éliminer le Sida sont sous-tendus à la levée des obstacles juridiques et sociaux pour le respect des droits, surtout des populations clés (les professionnelles de sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, les utilisateurs de drogues injectables, et des prisonniers) ». C’est dans ce contexte, a-t-elle poursuivi, que la stratégie du Cnls est guidée par le profil de l’épidémie, mais aussi par la vulnérabilité des populations clés.  Cette  dernière est, à son avis, aggravée par la stigmatisation, la discrimination et les Violences basées sur le genre (Vbg). « La protection et la promotion des droits de l’homme sont indispensables pour protéger les personnes et leur santé afin d’empêcher la propagation du Vih et atténuer l’impact socioéconomique de cette maladie », a expliqué Safiétou Thiam qui compte s’appuyer sur le plan  quinquennal 2021-2025 qui se veut le cadre de toutes les interventions sur les droits humains relativement au Vih et à la tuberculose.

Pour réaliser les objectifs déclinés dans ce plan, Dr Thiam compte sur la contribution financière des autres partenaires. Cela, indépendamment du Fonds mondial qui appuie la lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme.   

Eugène KALY

 

Source : LeSoleil