Le président des États-Unis a présenté un plan pour endiguer le virus. Premier objectif: réduire le nombre de contaminations de 75% en cinq ans.

Donald Trump a annoncé, ce mardi 5 février, vouloir dompter l’épidémie du sida aux États-Unis avant 2030, une annonce accueillie positivement par les associations et les experts et que le Congrès va être appelé à financer dans le prochain budge

« Mon budget demandera aux démocrates et aux républicains de dégager les moyens nécessaires pour éliminer l’épidémie de VIH aux Etats-Unis d’ici dix ans. Ensemble, nous vaincrons le sida en Amérique et au-delà », a déclaré le président républicain lors de son discours annuel sur l’état de l’Union, au Congrès.

Réduire le nombre de contaminations de 75% en cinq ans

Le secrétaire à la Santé, Alex Azar, a ensuite fourni plus de détails sur l’annonce présidentielle: l’objectif est de réduire le nombre de contaminations par le VIH aux Etats-Unis, aujourd’hui de 38.000 par an, de 75% en cinq ans, et 90% en dix ans. Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) cause le sida.

Le but n’est pas jugé farfelu. Une coalition d’organisations anti-sida avait affiché l’objectif « ambitieux » d’une fin de l’épidémie d’ici 2025, dans un document, publié à l’automne dernier.

« Contrôler le VIH en une décennie est une tâche titanesque, mais nous applaudissons la volonté affichée », dit à l’AFP Michael Weinstein, président de la très grande organisation anti-sida AIDS Healthcare Foundation, qui gère 64 centres médicaux aux États-Unis et des centaines dans le monde.

« Cette initiative, si elle est mise en place et financée, pourrait s’inscrire dans l’histoire comme l’une des plus grandes réussites de sa présidence », a réagi le directeur de l’AIDS Institute, Michael Ruppal.

Plan détaillé

La voie à suivre est connue depuis longtemps, disent ces organisations. Il faut doper la prévention dans les communautés concernées: homosexuels, minorités ethniques et, dans une moindre mesure, consommateurs de drogues (6% des contaminations).

La prévention passe par empêcher que les personnes séropositives ne contaminent leurs partenaires. C’est désormais possible grâce aux traitements anti-VIH, qui rendent le virus « indétectable »… Des années d’études ont montré qu’il ne pouvait alors pas être transmis.

Ensuite, il faut promouvoir le traitement préventif PrEP (« prophylaxie pré-exposition »), sur ordonnance et remboursé. Majoritairement utilisé par les hommes homosexuels, ce comprimé révolutionnaire, pris quotidiennement, est efficace à près de 100% contre le risque d’infection.

Promouvoir le préservatif

Cependant la PrEP a un effet pervers: le traitement ne protège pas contre les autres infections sexuellement transmissibles, comme la syphilis, qui explosent dans la communauté gay.

Enfin la promotion du préservatif doit revenir en force.En effet,les deux tiers des contaminations ont lieu chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, à un rythme qui ne ralentit pas. Les Noirs sont particulièrement frappés: au rythme actuel, un Noir gay sur deux sera contaminé par le VIH au cours de sa vie, selon une étude des Centres de contrôle et de prévention des maladies en 2016.

Avec Huffington Post