Les personnes vivant avec le Vih/Sida de moins en moins stigmatisées

La stigmatisation des personnes vivant avec le Vih/Sida baisse au Sénégal. C’est la conclusion d’une récente étude commanditée par le Réseau national des associations des personnes vivant avec le Vih/Sida (Rnp+). Seuls 35 % des malades enquêtés affirment en être victimes.

Deux études qualitatives viennent conclure sur un recul de la stigmatisation des personnes vivant avec le Vih/Sida au Sénégal. « Une récente étude que nous avons commanditée a révélé que 37 % des malades enquêtés se disent victimes de la stigmatisation. C’est un signe encourageant. Mais, nous pensons que le combat doit continuer. Par contre, l’étude a montré qu’il y a 70 % de taux d’auto-stigmatisation ; cela veut dire que nous devons faire un travail à l’interne », a révélé Ahmadou Moustapha Dia, président du Réseau national des associations de personnes vivant avec le Vih/Sida.
L’ambassadeur des Pays-Bas au Sénégal a, quant à lui, insisté sur la nécessité de maintenir le cap de la sensibilisation, de la lutte contre la stigmatisation et de la prévention de nouvelles infections. « Malgré les avancées enregistrées au cours de ces dernières années, nous n’avons pas le droit de dormir sur nos lauriers. 30 millions de personnes ont perdu la vie à cause du Vih/Sida et 35 millions vivent avec la maladie. Je dois féliciter le Sénégal qui a un taux comparable à celui de beaucoup de pays européens », a dit Pieter Jan Kleiweg De Zwaan.

Le secrétaire exécutif du Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls), Dr Ibra Ndoye, est, de son côté, convaincu que la consolidation des acquis nécessite des ressources extérieures. « Nous avons besoin de l’accompagnement des partenaires internationaux. Nous ne devons pas baisser les bras malgré les résultats. Nous ne devons pas également oublier la prévention primaire », a-t-il rappelé. Le Réseau national des associations de personnes vivant avec le Vih/Sida commémorait, hier, à la Place du Souvenir africain, pour la première fois, « Candlelight », une cérémonie d’hommage aux personnes décédées du Vih/Sida. Il a réitéré son engagement à poursuivre le combat contre la stigmatisation et la discrimination. « C’est une obligation morale de se souvenir des disparus de cette maladie. Ils avaient pris le risque de parler à visage découvert de cette maladie, malgré la stigmatisation et la discrimination. L’œuvre de ces disparus mérite d’être valorisée », a défendu M. Dia, demandant aux autorités de reconnaître la contribution des disparus dans la réponse à la pandémie. « Les autorités doivent décorer les personnes qui ont participé à la lutte, comme Goudiaby. Nous demandons une décoration à titre posthume », a-t-il suggéré. La préoccupation majeure du Rnp+, c’est la pérennisation de l’accès au traitement dans ce contexte de rareté des financements. Le réseau milite pour la mobilisation des fonds au niveau national avant de compter sur les partenaires internationaux. « Face à la rareté des ressources financières, nous demandons à l’Etat de mettre en place des stratégies pertinentes pour assurer la continuité de l’accès au traitement », a formulé le président du réseau.

Source : le Soleil