Une réussite du Sénégal : Comment une petite nation africaine combat le Sida

The Economist est un  magazine d’actualité hebdomadaire britannique. Imprimé simultanément dans six pays, il est l’un des hebdomadaires de référence à l’échelle mondiale, ciblant une population hautement éduquée. Il est publié à la fois sur papier et le Web, sa diffusion est supérieure à 1 500 000 exemplaires.

Dans sa parution du Jeudi 1er Mars 2018, un article est consacré à la riposte contre le Vih en Afrique et le Sénégal cité comme un exemple de la croisade contre le Sida. Nous vous en proposons une partie ci-dessous :

Des résultats qui dépassent les attentes

Le Sénégal a réussi à réduire aux 3/4  le taux de nouvelles infections au vih depuis 2010.Ce qui en fait un des pays les moins touchés par la pandémie en Afrique. Et si la prévalence du VIH est de 4,3% au sein de la population générale en Afrique subsaharienne, elle est de 0,4% au Sénégal.

Le pays est certes pauvre, mais son système de prévention et de traitement de la pandémie donne des résultats qui ont dépassé les attentes.

Le Sénégal est le premier pays d’Afrique subsaharienne à initier une politique de subvention des antirétroviraux en 1998. Ce qui a contribué à sauver bien des vies .Une initiative audacieuse en 2003 a permis de rendre gratuit le traitement, quelques années avant que l’Organisation Mondiale de la Santé n’en donne la directive à ses états membres.

Ce pays a aussi rompu avec les tabous en assurant le traitement et le suivi des usagers de drogue et des professionnelles du sexe.

La prostitution est légale au Sénégal pourvu que les professionnelles du sexe passent des visites régulières tous les trois mois. En cas de contamination, elles ne sont pas mises à l’écart (ce qui favoriserait une propagation de la pandémie). Au contraire, elles sont autorisées à travailler en bénéficiant d’un traitement gratuit. Du coup les résultats cette politique en direction des professionnelles du sexe a donné des résultats : En 2016, selon l’Onusida, la prévalence au sein de cette catégorie de population était de 7% en 2016 contre 28% en 2002.

Les usagers de drogue injectables bénéficient de seringues gratuites, limitant fortement l’usage de seringues usagées.

Le Sénégal est la preuve qu’un pays pauvre est capable de freiner la propagation de l’épidémie du sida

Le système de décentralisation des soins et de la prise en charge a été d’un grand apport. Le nombre de sites offrant des services de dépistage volontaire et de counseling a augmenté de 600% au cours des quatre dernières années.

Une démarche réussie de façon remarquable au Sénégal a été d’impliquer tous les groupes sociaux dans la riposte au VIH.

Des leaders religieux qui évoquent le sujet aux  groupements  de femmes  qui tentent de débusquer des travailleuses du sexe irrégulières. « L’implication de la société civile de cette façon fait défaut ailleurs dans cette partie de l’Afrique selon Nathalie Cartier de « Médecins sans frontières ».

A coup sûr, il reste du travail à effectuer. Environ la moitié des personnes infectées ne bénéficie pas de traitement de même qu’un quart des enfants vivant avec le VIH.

Les hommes ayant des relations avec les hommes(HsH) se font discrets car l’homosexualité est punie d’une peine de 05 années de prison. Toutefois le Sénégal est la preuve qu’un pays pauvre est capable de freiner la propagation de l’épidémie du sida.

Source  : https://www.economist.com/news/middle-east-and-africa/21737524-even-poor-country-can-curb-epidemic-how-small-african-nation-beating