Lutte contre le sida : malgré des progrès majeurs, les inquiétudes demeurent.

Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme rend public son rapport, ce lundi 18 septembre, à l’approche de l’Assemblée générale de l’ONU. Et il est rempli de bonnes nouvelles. La première d’entre elles étant que le retard accumulé par les trois années de Covid, qui avaient fortement freiné la lutte contre ces trois fléaux, a été largement rattrapé. Ainsi ce sont prés de 25 millions de personnes qui sont sous traitement contre le sida en 2022.

Grâce à l’argent du Fonds, en plus des 24,5 millions de personnes mises sous traitement contre le VIH, 53 millions de tests de dépistage du VIH ont été effectués en 2022, dont 12 millions chez les populations clés et prioritaire ; 15,3 millions de personnes ont eu accès aux services de prévention du VIH ; 710 000 mères vivant avec le VIH ont été mises sous traitement pour éviter la transmission à leurs enfants ; 831 000 circoncisions masculines ont été effectuées pour la prévention du virus.

Depuis sa création il y a vingt ans, «le fonds a sauvé 59 millions de vies», a déclaré Peter Sands, directeur exécutif de cette structure inédite de solidarité financière. «En 2022, le partenariat du Fonds mondial a mis sous traitement antirétroviral un nombre sans précédent de personnes atteintes du VIH : plus de 9 millions de personnes.» Ajoutant : «Nous avons trouvé et soigné plus de personnes atteintes de la tuberculose que jamais, et nous avons distribué un nombre record de moustiquaires pour prévenir le paludisme.»

Des données impressionnantes

«Et pourtant, le moment reste incertain», selon Fabrice Pilorgé, directeur du plaidoyer à l’association Aides, à l’origine de Coalition plus qui regroupe plus d’une trentaine de pays du Sud. «Si nous baissons les bras, non seulement, le sida continuera, mais avec la crise écologique et les guerres, d’autres maladies risquent de survenir. Et le sida, comme la tuberculose ou le palu, ne seront plus sur l’agenda mondial», alerte-t-il, jugeant «vital de casser ces épidémies avant 2030 comme l’a formulé l’Onu dans ses recommandations».

L’avenir reste donc fragile. Mais pour le moment, les principales données révélées par le Fonds et l’ONU-sida montrent le bien-fondé de cette structure et donnent des raisons de continuer.

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