En Indonésie, la morale fait exploser le sida chez les homosexuels Human Rights Watch a enquêté sur les conséquences sanitaires et sociales du harcèlement de la communauté LGBT.

Selon Human rights Watch qui a publié lundi 02 Juillet 2018 une enquête sur le sujet  le harcèlement policier et les discours de haine sont des causes directes de l’explosion des cas de sida parmi les homosexuels.

Désormais, selon l’ONG, un quart des homosexuels et des bisexuels du pays sont porteurs du VIH, soit cinq fois plus qu’il y a dix ans. La fermeture des lieux de rencontre, les irruptions policières dans les discothèques, chambres d’hôtel et même dans des fêtes privées, empêche les associations de mener les campagnes de prévention et d’information. Les préservatifs, parfois utilisés comme «preuve» d’un comportement immoral, sont stigmatisés.

«Gay-bashing»

En janvier 2016, le ministre de l’Enseignement supérieur avait lancé la charge en déclarant que les LGBT devaient être écartés des campus.. Les politiques jouent la surenchère auprès de l’électorat très conservateur à l’approche des scrutins législatifs et présidentiels de 2019. Ces derniers mois, les applications de rencontre LGBT ont été interdites et le ministre de la Santé a annoncé la publication d’un guide classant l’homosexualité comme «trouble mental», et des parlementaires réclament la criminalisation du sexe hors mariage et entre adultes de même sexe consentants.

Pour Human Rights Watch, «l’ostracisme et les discriminations généralisées à l’encontre des populations les plus exposées au risque de contracter le VIH, ainsi qu’à l’encontre des personnes déjà contaminées, ont découragé des populations vulnérables au VIH de chercher à accéder aux services de prévention et de traitement». Un responsable d’association, cité dans le rapport, précise : «Nous voyons de plus en plus de personnes gays qui attendent d’être vraiment malades avant de chercher du secours ou même de poser des questions au sujet du VIH.»

Selon l’Onusida, l’Indonésie a vu depuis 2010 une baisse de 22% des nouvelles infections dans l’ensemble de la population. Mais dans le même temps, le nombre de morts du sida a bondi de 68%.

Avec Libération