Lutte anti-sida au Sénégal : les acteurs et le financement

Le site Africacheck a consacré, le 21 Février 2018, un article à la riposte contre le vih  au Sénégal et le rôle des acteurs comme le CNLS. 

Le Sénégal est considéré comme un pays modèle en Afrique pour ses résultats dans la lutte contre le sida par plusieurs acteurs et structures spécialisés dont lOrganisation mondiale de la santé (OMS) et Onusida, qui coordonne l’action des différentes agences spécialisées de l’ONU en la matière.

Les débuts de la lutte au Sénégal

« Au Sénégal, le diagnostic du premier cas de VIH a eu lieu en 1986 », est-il indiqué dans un document publié en avril 2015 par le CNLS et Onusida, intitulé « Rapport de situation sur la riposte nationale à l’épidémie de VIH/sida – Sénégal : 2013-2014 ». Dans le pays, « les efforts consentis depuis le début de la riposte ont abouti à une stabilisation voire une baisse de l’épidémie avec une prévalence de 0,5 %, indiquent les dernières estimations de l’Onusida et une baisse de 50 % des nouvelles infections entre 2001 et 2016 », affirme le CNLS, dans son rapport annuel 2016.

Dans son « Atlas des statistiques sanitaires de la région africaine 2016 », le bureau régional de l’OMS pour l’Afrique évoque également un taux de prévalence du VIH/sida à 0,5 % au Sénégal pour 2014 (contre 0,7 % en 2000).

Sur la plateforme de données et statistiques de lObservatoire africain de la santé, des chiffres plus récents permettent d’établir ce taux à 0,4 % pour 2016, précisant que cette estimation concerne les 15-49 ans, tous sexes confondus.

Le taux de prévalence au VIH/sida du Sénégal est l’un des plus bas du continent, avec ceux enregistrés en 2014 notamment au Niger (0,5%), à Madagascar (0,3%) et en Algérie (0,1%), d’après l’Atlas des statistiques sanitaires pour l’Afrique.

Les pourcentages les plus élevés en 2014 sont recensés notamment au Swaziland (27,7), au Botswana (25,2) ou encore au Lesotho (23,4)..

Ces résultats sont liés à l’accès à la prise en charge médicale grâce aux ARV qui a réduit le taux de décès à 3,5 %. L’autre résultat prépondérant du programme (de lutte contre le sida) est la réduction du taux de la transmission mère-enfant qui est passé de 4,2 % en 2010 à 3,1 % en 2014 », affirme le CNLS.

Actuellement, précise-t-il, « on estime que 41.000 personnes vivent avec le VIH au Sénégal et on note une baisse de 37 % des nouvelles infections depuis 2010 ». Et sur ce total, un peu plus de 21.000 personnes sont sous traitement ARV.

Parmi les quelque 41.000 personnes vivant avec le VIH, figurent environ 36.000 adultes âgés de 15 ans et plus, et environ 4.800 enfants âgés de 0 à 14 ans, d’après la plateforme de données et statistiques de l’Observatoire africain de la santé.

Qui sont les acteurs de la lutte?

 Le CNLS est l’un des acteurs en pointe dans la bataille. Il se définit comme « l’organe politique de décision et d’orientation ». Il « constitue l’instance de décision suprême de la lutte contre le sida au Sénégal » et « s’appuie sur le Forum des partenaires », une instance regroupant « l’ensemble des acteurs nationaux, régionaux et les partenaires techniques et financiers » de la lutte contre le sida.

En clair, il est « la structure de coordination nationale de la riposte multi sectorielle au sida ».

A travers un plan stratégique national, il évalue « tous les investissements nécessaires pour la riposte au VIH, fait le plaidoyer et mobilise aussi des ressources».

«Mais il n’est pas dit qu’il centralise l’ensemble tous les financements officiels destinés à cette lutte », a affirmé Dr Fatou Nar Mbaye, chargée de programme du Fonds mondial au CNLS, dans un courrier transmis à Africa Check par le service de communication du Conseil.

Nouveaux financements pour 2018-2020

Le Fonds  Mondial, créé en 2002, est une institution financière internationale qui intervient dans la lutte contre trois maladies : sida, tuberculose, paludisme.

« De 2002 à 2017 », son Conseil d’administration « a attribué au Sénégal près de 300 millions de dollars US (160,3 milliards de FCFA), dont 298 millions (de dollars US, plus de 159, 2 milliards de FCFA) ont été décaissés pour les trois maladies », indique Viviane Hughes-Lanier, gestionnaire de portefeuille pour l’Afrique de l’Ouest au Fonds mondial, sollicitée par Africa Check.

Le 25 janvier 2018 à Dakar, le Sénégal et le Fonds mondial ont signé de nouveaux accords de financements totalisant 64,9 millions d’euros (plus de 42,57 milliards de FCFA) pour la période 2018-2020, soit trois ans.

Sur ce total, 21,8 millions d’euros (près de 14,30 milliards de FCFA) sont destinés à la lutte contre le VIH sida.

Source :https://fr.africacheck.org/factsheets/fiche-dinfo-lutte-anti-sida-senegal-acteurs-financement/